Diplômés, Exposition
L'Orée des perceptions
Du au
Exposition des diplômé(e)s 2023 de l'ésadtpm à la Galerie du Canon
Vernissage le 21.03 à 18H30
L'orée des perceptions
Exposition des diplômé(e)s 2023 de l’ésadtpm
Émilie Altérini, Lisa Benhamou, Benjamin Cazes, Chochinbi, Théo Farrugia, Henri Salamero, Chong Zheng.
Le parcours de formation des étudiants en école d’art et de design est un chemin exigent. Il comporte bien évidemment une part d’enseignements théoriques et pratiques que l’on peut retrouver dans d’autres formations plus spécialisées, et dans les formations universitaires des sciences humaines et sociales. Mais une part singulière s’ajoute à cela, celle du chemin personnel : comment construire son chemin artistique, faire émerger son langage à partir des matériaux du monde ?
C’est un processus lent, par étapes, qui est toujours individualisé. Parallèlement à l’apprentissage des matériaux et des techniques et aux enseignements plus classiques, se mettent en place des modes pédagogiques qui dès la première année conduisent l’étudiante et l’étudiant à penser sa relation personnelle à ce que l’équipe lui enseigne. Il ou elle pose une réflexion critique sur son enseignement qui va prendre une place de plus en plus importante. Au coeur de cette réflexion critique, se situe l’expérimentation.
L’expérimentation est le principe moteur de cette pédagogie critique de l’enseignement. Comment réinvestir les questions théoriques et les problématiques matérielles pour construire un chemin personnel et amorcer un langage plastique dont les médiums sont si variés. Les premières oeuvres, ces premiers pas de l’artiste, sont issues directement de leur apprentissage et de cette expérimentation. Il leur faudra la continuer, rencontrer les obstacles de la recherche artistiques, les voies sans issues parfois, rebrousser chemin aussi, découvrir d’autres modes d’expérimentation, pour que, le temps faisant, un langage plus personnel et encore plus affirmé se construise. Un diplômé de nos écoles d’art et de design représente un laboratoire en soi-même, avec un potentiel créatif considérable. Aucun d’entre eux ne se ressemblent tant nos formations combattent le formatage. C’est pourquoi l’art est associé à la liberté : il donne un cadre auto-défini à la puissance d’expression.
Il est parfois difficile de réunir en un même lieu d’exposition une promotion de diplômés tant leurs travaux peuvent être différents. Les sept diplômées et diplômés du Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique 2023, valant grade de Master 2, ont toutes et tous des pratiques singulières et différenciées. Mais un point commun les réunit, l’expérimentation.
Le corps et son exploration est au centre des préoccupations d’Emilie Alterini à partir d’une approche ethnologique d’outils au potentiel encore inexploité. Il l’est aussi chez Chochinbi dans une recherche sur les limites du corps physique face à l’univers numérique et la puissance à venir de l’Intelligence artificielle. A l’inverse, c’est à une forme d’osmose entre la céramique et son propre corps qu’ont abouti les recherches de Chong Zheng, réinventant lui aussi ses outils pour remettre en question les techniques traditionnelles de la céramique.
Un lien fort à l’environnement est au centre du travail de Lisa Benhamou pour réaliser des oeuvres qui se pensent comme des traces de relation de soi au monde par nos émotions, une interface entre soi-même, artiste ou spectateur, et le réel. C’est à une autre approche expérimentale que se donne Benjamin Cazes, travaillant le lien entre alchimie et animisme, à partir de formes archétypales, pour nouer le lien entre l’image mentale et son environnement.
L’expérimentation est aussi au centre des travaux de Théo Farrugia, cherchant à montrer l’absence, à dématérialiser l’objet questionné pour mieux en ressentir la présence et souligner les phases si importantes de transition. C’est à la transformation des matériaux que s’adonne Henri Salaméro, à partir de matériaux naturels où les gestes, les situations non contrôlés agissent pour donner des formes nouvelles.
En cinq années, ces sept artistes ont construit un langage qui leur est propre et des protocoles précis, qui leur permettent de regarder le monde, de nous le donner à voir comme un potentiel extraordinaire de transformation à venir. Ils nous disent combien nous pouvons croire en l’avenir si nous prenons le temps de regarder et d’expérimenter le réel, sans schéma ni procédure formatée, mais bien dans une relation puissante entre le regard, l’esprit et l’environnement. Cette exposition a été conçue par eux, comme un collectif, mettant en commun, au-delà de leurs années de formation partagées, leurs différents regards sur le monde pour mieux l’éclairer. Aussi, nous leur souhaitons toutes les promesses du monde à venir.
Jean-Marc Avrilla,
directeur de l’ésadtpm.
Informations complémentaires
du 22.03 au 11.05.2024 à la
GALERIE DU CANON TPM
10, rue Pierre Semard
83000 Toulon
Vernissage le 21.03 à 18H30
Ouverture du mercredi au samedi de 13H — 18H
Les médiations seront assurées par les étudiants(e)s de l’ésadtpm